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== 3. Mots-clés ==
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== 4. Abstract ==
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La question de l’évaluation de l’activité des universitaires est au cœur des réformes actuellement engagées. Son analyse doit se situer à la croisée de deux histoires, celle, interne, des modes d’évaluation des institutions d’enseignement supérieur et celle, plus globale, des politiques publiques et des formes de rationalisations des dépenses. S’en tenir à l’histoire interne expose en effet à se laisser imposer des enjeux liés à un état des luttes entre les différentes forces qui structurent la profession, et à la compétition qu’elles se livrent pour la définition de l’excellence. Il faut intégrer ces luttes à l’analyse pour saisir ce que l’évaluation des enseignements, qui se met actuellement en place, présente de nouveau par rapport aux formes d’évaluations antérieures, aujourd’hui considérées comme inexistantes alors qu’elles correspondaient à d’autres formes de régulation et de conception de l’activité universitaire. Dans sa « petite histoire de l’évaluation de l’enseignement dans les universités », [[Isabelle Chênerie]] fait ainsi remonter au rapport Crozier de 1990 ([[Crozier_1990]]) « la première date repérable dans l’histoire de l’évaluation des formations et des enseignements », confondant une conception de l’évaluation qu’on peut effectivement faire remonter au rapport Crozier, et l’évaluation, qui existait déjà sous d’autres formes (en particulier avec le Comité National d'Évaluation).
Toutefois, les agents impliqués dans ces luttes se sont appuyés sur la volonté politique exprimée par les pouvoirs publics d’introduire de nouvelles formes d’évaluation qui, elles, découlent de l’élargissement à l’enseignement supérieur des instruments de gestion publique, même si ces outils sont réinterprétés et réappropriés à la lumière d’enjeux internes. Ces transformations, souvent ignorées par les universitaires, qui sont souvent enclins à n’apercevoir que les enjeux internes qui comptent le plus pour eux, ou au contraire à les percevoir comme des forces purement exogènes qui s’imposeraient sans trouver de prise à l’intérieur du milieu professionnel (« la libéralisation de l’université »), expliquent cependant le sens que prend aujourd’hui l’évaluation des compétences pédagogiques et ce que nous considérons comme une révolution invisible :je vise non pas que les étudiants donnent un point de vue sur les enseignements qui leur sont dispensés, mais plutôt le statut désormais accordé à ce point de vue, sans préoccupation à l’égard des conditions de production d’un tel jugement pédagogique par les étudiants.
Il convient d’abord de resituer la question de l’évaluation des enseignements dans l’histoire de l’évaluation des politiques publiques, avant d’examiner les évolutions internes à l’université. On pourra alors, pour finir, montrer, en s’appuyant sur des exemples concrets d’évaluation, comment les effets conjugués de ces deux histoires se reflètent dans la construction des protocoles d’évaluation.




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== 5. Résumé (facultatif) ==
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La question de l’évaluation de l’activité des universitaires est au cœur des réformes actuellement engagées. Son analyse doit se situer à la croisée de deux histoires, celle, interne, des modes d’évaluation des institutions d’enseignement supérieur et celle, plus globale, des politiques publiques et des formes de rationalisations des dépenses. S’en tenir à l’histoire interne expose en effet à se laisser imposer des enjeux liés à un état des luttes entre les différentes forces qui structurent la profession, et à la compétition qu’elles se livrent pour la définition de l’excellence. Il faut intégrer ces luttes à l’analyse pour saisir ce que l’évaluation des enseignements, qui se met actuellement en place, présente de nouveau par rapport aux formes d’évaluations antérieures, aujourd’hui considérées comme inexistantes alors qu’elles correspondaient à d’autres formes de régulation et de conception de l’activité universitaire. Dans sa « petite histoire de l’évaluation de l’enseignement dans les universités », [[Isabelle Chênerie]] fait ainsi remonter au rapport Crozier de 1990 ([[Crozier_1990]]) « la première date repérable dans l’histoire de l’évaluation des formations et des enseignements », confondant une conception de l’évaluation qu’on peut effectivement faire remonter au rapport Crozier, et l’évaluation, qui existait déjà sous d’autres formes (en particulier avec le Comité National d'Évaluation).
Toutefois, les agents impliqués dans ces luttes se sont appuyés sur la volonté politique exprimée par les pouvoirs publics d’introduire de nouvelles formes d’évaluation qui, elles, découlent de l’élargissement à l’enseignement supérieur des instruments de gestion publique, même si ces outils sont réinterprétés et réappropriés à la lumière d’enjeux internes. Ces transformations, souvent ignorées par les universitaires, qui sont souvent enclins à n’apercevoir que les enjeux internes qui comptent le plus pour eux, ou au contraire à les percevoir comme des forces purement exogènes qui s’imposeraient sans trouver de prise à l’intérieur du milieu professionnel (« la libéralisation de l’université »), expliquent cependant le sens que prend aujourd’hui l’évaluation des compétences pédagogiques et ce que nous considérons comme une révolution invisible :je vise non pas que les étudiants donnent un point de vue sur les enseignements qui leur sont dispensés, mais plutôt le statut désormais accordé à ce point de vue, sans préoccupation à l’égard des conditions de production d’un tel jugement pédagogique par les étudiants.


Il convient d’abord de resituer la question de l’évaluation des enseignements dans l’histoire de l’évaluation des politiques publiques, avant d’examiner les évolutions internes à l’université. On pourra alors, pour finir, montrer, en s’appuyant sur des exemples concrets d’évaluation, comment les effets conjugués de ces deux histoires se reflètent dans la construction des protocoles d’évaluation.
Un bel exemple de résistance idéologique à l'évaluation de l'enseignement par les étudiants, accumulant tous les poncifs du genre.  





Dernière version du 30 octobre 2016 à 11:16


L'évaluation des enseignements : une révolution invisible

1. Références

  • Référence complète APA : Garcia, S. (2008). L'évaluation des enseignements : une révolution invisible. Revue d'histoire moderne et contemporaine, n° 55-4bis, p. 46-60.



2. Copies

  • Copie physique :



3. Mots-clés



4. Abstract

La question de l’évaluation de l’activité des universitaires est au cœur des réformes actuellement engagées. Son analyse doit se situer à la croisée de deux histoires, celle, interne, des modes d’évaluation des institutions d’enseignement supérieur et celle, plus globale, des politiques publiques et des formes de rationalisations des dépenses. S’en tenir à l’histoire interne expose en effet à se laisser imposer des enjeux liés à un état des luttes entre les différentes forces qui structurent la profession, et à la compétition qu’elles se livrent pour la définition de l’excellence. Il faut intégrer ces luttes à l’analyse pour saisir ce que l’évaluation des enseignements, qui se met actuellement en place, présente de nouveau par rapport aux formes d’évaluations antérieures, aujourd’hui considérées comme inexistantes alors qu’elles correspondaient à d’autres formes de régulation et de conception de l’activité universitaire. Dans sa « petite histoire de l’évaluation de l’enseignement dans les universités », Isabelle Chênerie fait ainsi remonter au rapport Crozier de 1990 (Crozier_1990) « la première date repérable dans l’histoire de l’évaluation des formations et des enseignements », confondant une conception de l’évaluation qu’on peut effectivement faire remonter au rapport Crozier, et l’évaluation, qui existait déjà sous d’autres formes (en particulier avec le Comité National d'Évaluation).

Toutefois, les agents impliqués dans ces luttes se sont appuyés sur la volonté politique exprimée par les pouvoirs publics d’introduire de nouvelles formes d’évaluation qui, elles, découlent de l’élargissement à l’enseignement supérieur des instruments de gestion publique, même si ces outils sont réinterprétés et réappropriés à la lumière d’enjeux internes. Ces transformations, souvent ignorées par les universitaires, qui sont souvent enclins à n’apercevoir que les enjeux internes qui comptent le plus pour eux, ou au contraire à les percevoir comme des forces purement exogènes qui s’imposeraient sans trouver de prise à l’intérieur du milieu professionnel (« la libéralisation de l’université »), expliquent cependant le sens que prend aujourd’hui l’évaluation des compétences pédagogiques et ce que nous considérons comme une révolution invisible :je vise non pas que les étudiants donnent un point de vue sur les enseignements qui leur sont dispensés, mais plutôt le statut désormais accordé à ce point de vue, sans préoccupation à l’égard des conditions de production d’un tel jugement pédagogique par les étudiants.

Il convient d’abord de resituer la question de l’évaluation des enseignements dans l’histoire de l’évaluation des politiques publiques, avant d’examiner les évolutions internes à l’université. On pourra alors, pour finir, montrer, en s’appuyant sur des exemples concrets d’évaluation, comment les effets conjugués de ces deux histoires se reflètent dans la construction des protocoles d’évaluation.



5. Résumé (facultatif)

Un bel exemple de résistance idéologique à l'évaluation de l'enseignement par les étudiants, accumulant tous les poncifs du genre.



6. Voir aussi