« Massification » : différence entre les versions
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[[Trow_1973]] est le premier à utiliser le terme "enseignement de masse" : pour lui, on est passé d'une '''université d'élite''' s'adressant à moins de 15% des jeunes de la tranche d'âge concernée à une '''université de masse''' touchant 15 à 50% des jeunes. Au-delà de 50, on atteint une 3e stade, celui de l''''accès universel''' aux études universitaires. | |||
"Ce terme [d'université de masse] n’a rien de péjoratif, il désigne une situation où l’enseignement supérieur est accessible à toutes celles et à tous ceux qui, au terme de leur scolarité, ont les titres requis pour y accéder." ([[Molitor_2019]], p.21) | |||
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* Le 20e siècle a vu un accroissement du nbre d'étudiants, explosive à partir des années 60 ([[Romainville_2010]]). | * Le 20e siècle a vu un accroissement du nbre d'étudiants, explosive à partir des années 60 ([[Romainville_2010]]). | ||
** A l'échelle mondiale : 13 millions d'étudiants du supérieur en 1960, 82 en 1985 et 100 millions prévus en 2025. | ** A l'échelle mondiale : 13 millions d'étudiants du supérieur en 1960, 82 en 1985 et 100 millions prévus en 2025. | ||
** En Europe, les effectifs ont été multipliés par onze en 40 ans. | ** En Europe, les effectifs ont été multipliés par onze en 40 ans. « Selon les statistiques de l’UNESCO, les inscriptions dans l’enseignement supérieur sont passées de 68 millions, en 1991, à 100 millions, en 2000, pour atteindre 164,5 millions, en 2009 (ISU, 2011). » ([[Crosier Parveva 2014]], 21) | ||
** Belgique : 25.000 étudiants environ en 1957, 116.000 en 1992 (x5). Stabilisation et même léger déclin dans les années 1990. (NB. EU : les chiffres du CREF montrent que la croissance reprend autour de l'an 2000). | ** Belgique : 25.000 étudiants environ en 1957, 116.000 en 1992 (x5). Stabilisation et même léger déclin dans les années 1990. (NB. EU : les chiffres du CREF montrent que la croissance reprend autour de l'an 2000). | ||
* Voir [[Trow_1973]] pour d'autres chiffres au début des années 70. | |||
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=== Les raisons de la massification === | === Les raisons de la massification === | ||
* La [[massification]] ne s'explique pas par l'augmentation de jeunes de 18-20 ans mais par l'accroissement constant du taux d'accès au supérieur. | |||
* Ex France : "77 % d’une génération sont bacheliers en 2013, contre 10 % au début des années 1960, et les trois quarts d’entre eux s’inscrivent dans l’enseignement supérieur à l’issue de leurs études secondaires" ([[Endrizzi_Sibut_2015]], p. 2) | |||
* Cet accroissement du taux d'accès est dû à une série de facteurs ([[Romainville_2010]]). : | |||
** en Belgique, absence de filtres à l'entrée; | |||
** croissance du taux de scolarisation dans le secondaire; | |||
** accès croissant des filles aux études supérieures; | |||
** demande sociale croissante pour le supérieur; | |||
** politique volontariste des états (soit pour des raisons de compétitivité, soit de justice sociale) | |||
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=== Les effets de la massification === | === Les effets de la massification === | ||
* On passe d'un enseignement à une élite (moins de 15% des jeunes) à un enseignement de masse. L'étudiant n'est désormais plus l'"héritier" décrit par [[Bourdieu_Passeron_1964]] ([[Romainville_2010]]). | |||
Dernière version du 27 février 2019 à 15:16
Définition
Trow_1973 est le premier à utiliser le terme "enseignement de masse" : pour lui, on est passé d'une université d'élite s'adressant à moins de 15% des jeunes de la tranche d'âge concernée à une université de masse touchant 15 à 50% des jeunes. Au-delà de 50, on atteint une 3e stade, celui de l'accès universel aux études universitaires.
"Ce terme [d'université de masse] n’a rien de péjoratif, il désigne une situation où l’enseignement supérieur est accessible à toutes celles et à tous ceux qui, au terme de leur scolarité, ont les titres requis pour y accéder." (Molitor_2019, p.21)
Synonymes
Ressources
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Les chiffres de la massification
- Le 20e siècle a vu un accroissement du nbre d'étudiants, explosive à partir des années 60 (Romainville_2010).
- A l'échelle mondiale : 13 millions d'étudiants du supérieur en 1960, 82 en 1985 et 100 millions prévus en 2025.
- En Europe, les effectifs ont été multipliés par onze en 40 ans. « Selon les statistiques de l’UNESCO, les inscriptions dans l’enseignement supérieur sont passées de 68 millions, en 1991, à 100 millions, en 2000, pour atteindre 164,5 millions, en 2009 (ISU, 2011). » (Crosier Parveva 2014, 21)
- Belgique : 25.000 étudiants environ en 1957, 116.000 en 1992 (x5). Stabilisation et même léger déclin dans les années 1990. (NB. EU : les chiffres du CREF montrent que la croissance reprend autour de l'an 2000).
- Voir Trow_1973 pour d'autres chiffres au début des années 70.
Les raisons de la massification
- La massification ne s'explique pas par l'augmentation de jeunes de 18-20 ans mais par l'accroissement constant du taux d'accès au supérieur.
- Ex France : "77 % d’une génération sont bacheliers en 2013, contre 10 % au début des années 1960, et les trois quarts d’entre eux s’inscrivent dans l’enseignement supérieur à l’issue de leurs études secondaires" (Endrizzi_Sibut_2015, p. 2)
- Cet accroissement du taux d'accès est dû à une série de facteurs (Romainville_2010). :
- en Belgique, absence de filtres à l'entrée;
- croissance du taux de scolarisation dans le secondaire;
- accès croissant des filles aux études supérieures;
- demande sociale croissante pour le supérieur;
- politique volontariste des états (soit pour des raisons de compétitivité, soit de justice sociale)
Les effets de la massification
- On passe d'un enseignement à une élite (moins de 15% des jeunes) à un enseignement de masse. L'étudiant n'est désormais plus l'"héritier" décrit par Bourdieu_Passeron_1964 (Romainville_2010).
Voir aussi