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Diffuser auprès de la communauté universitaire une politique commune de lutte contre le plagiat
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<br>
== Fraude dans les tests en ligne ==
* Voir [[Metz_2008]] pour diverses références





Dernière version du 2 décembre 2019 à 13:12




Définition


Synonymes


Accroche pour formation



Qu'est-ce que la fraude ?

  • Guibert_Michaut_2009 font remarquer qu'il n'y a pas de définition consensuelle :
    • les dispositions réglementaires (françaises) visent à prévenir la fraude mais n’en donnent aucune définition.
    • Elles excluent, de surcroît, les situations dans lesquelles les examinateurs, les surveillants, les correcteurs ne peuvent pas apporter une preuve matérielle de fraude aux examens ou du plagiat... reviendrait à occulter certaines formes de tricherie, comme le coup d’oeil sur la feuille du voisin
    • les pratiques dépendent des époques et des contextes scolaires. Par exemple, la fraude au baccalauréat existe depuis la création de ce diplôme et l’usurpation d’identité organisée à grande échelle était un des moyens utilisés à une période où il était difficile de contrôler l’identité des individus (Marchand, 2008).
    • il n’existe pas de définition commune partagée par un même groupe social. Par exemple, la présente enquête montre que 46,0 % des étudiants considèrent que c’est tricher lorsqu’on demande à quelqu’un le résultat d’un exercice, mais ils sont 54,0 % à penser le contraire.
  • Dès lors, la tendance de certains auteurs (comme Guibert_Michaut_2009) est de lister plutôt une série de pratiques généralement considérées comme frauduleuses.


Quels sont les types de fraude ?

"

  1. « copier, plagier » : copier sur la feuille du voisin, récupérer le brouillon de son voisin, recopier un texte ou une partie d’un texte et le présenter comme un travail personnel, reproduire le travail d’un autre étudiant sans y faire référence ;
  2. « falsifier » les résultats d’une expérience, d’une enquête, son identité (1) ;
  3. « leurrer le correcteur » : inscrire plusieurs réponses en espérant que le correcteur accordera des points pour l’une d’entre elles ; indiquer dans une bibliographie des ouvrages ou des articles non lus, demander un délai supplémentaire pour rendre un travail en donnant une excuse factice ; utiliser une synthèse, lire un résumé plutôt que l’ouvrage original ;
  4. « utiliser des supports non autorisés » : antisèche, dictionnaire, calculatrice programmable, etc. ;
  5. « s’entraider illicitement » : demander à une autre personne de faire à sa place un travail ; demander la réponse à un autre étudiant ; donner la réponse à un autre étudiant ; se répartir le travail à plusieurs.

" (p. 45)

  • François Guénard, auteur de "La fabrique des tricheurs. La fraude aux examens expliquée au ministre, aux parents et aux professeurs" (Jean-Claude Gawsewitch Editeur, 2012), recense pas moins de 60 types de fraude (Guénard_2012)



Perspective historique

  • "La fraude aux examens est concomitante de l’évaluation mais pendant longtemps le public concerné est resté restreint, les formes d’évaluation étant de toute façon plus orales qu’écrites." (Mazodier Blemont et al 2012)
  • "La massification de l’enseignement supérieur, à la fin du XIXe siècle et dans les trente dernières années du XXe siècle, aboutit à la multiplication d’évaluations principalement écrites et à l’apparition de nouveaux types de fraudes." (Mazodier Blemont et al 2012)
  • L'essor des TIC a "donné une ampleur tout à fait nouvelle et considérable au sujet" (Mazodier Blemont et al 2012)
    • en favorisant la fraude individuelle;
    • en favorisant la fraude collective via la communication - l'effet d'une fraude peut ainsi être considérablement démultiplié.
  • La généralisation du contrôle continu (Mazodier Blemont et al 2012) a pu jouer aussi car :
    • les évaluations sont auj bcp plus nombreuses, ce qui pose des problèmes de surveillance (personnel et locaux adaptés)
    • l'évaluation est banalisée, et donc le recours à la fraude
  • Ceci dit ce même contrôle continu peut avoir aussi un impact positif car (Mazodier Blemont et al 2012 p. 13) :
    • le poids de l'examen final sur la note est moindre
    • l'enseignant connaît mieux l'étudiant



Quelle est l'étendue exacte du phénomène ?

  • En termes de perceptions : les médias semblent faire de la fraude un phénomène omniprésent, tandis que les acteurs du supérieur tendent plutôt à minimiser les choses (Mazodier Blemont et al 2012, p.28)
  • Les cas de fraudes faisant l'objet de sanctions sont très rares (voir infra), de sorte que l'on peut soupçonner que ce ne soit pas un indicateur fiable (Mazodier Blemont et al 2012, p.28).
  • Selon Guibert_Michaut_2009, 70% des étudiants sondés avouent avoir triché au moins une fois pendant leurs études. La fréquence est cependant faible. Voir cet article également pour une série de données anglo-saxonnes.



Quelles sont les causes du phénomène ?

  • "Il y a toujours eu une sorte de paresse endémique et rémanente parmi une petite fraction d’étudiants pour laquelle la fraude est une réponse facile." (Mazodier Blemont et al 2012, p.5)
  • "il existe surtout une sorte de croyance selon laquelle les évaluations sont piètres, dès lors qu’elles ne servent qu’à vérifier des connaissances rabâchées de notions basiques que l’on peut trouver partout" (Mazodier Blemont et al 2012, p.5)
    • « La fraude est une réaction intelligente à un système qui ne l’est pas », a pu affirmer l’un des interlocuteurs de la mission." (Mazodier Blemont et al 2012, p.6)
    • "La répétition à l’identique d’un même cours et des mêmes évaluations d’une année à l’autre, la prédominance de la vérification de la possession des connaissances sur la certification des compétences, l’absence encore fréquente de prise en compte des technologies nouvelles dans les formations et les évaluations, la coordination trop faible des pratiques et des calendriers d’évaluation au sein d’un même UFR, sont autant d’incitations à différentes formes de fraude, au plagiat ou à une certaine forme de paresse intellectuelle dans la production des travaux requis, même si encore une fois elles ne le justifient pas." (Mazodier Blemont et al 2012, p.59)



Quels sont les facteurs individuels favorisant la fraude ?

  • Ce sont les pratiques antérieures de tricherie scolaire, tout particulièrement au lycée, qui expliquent le plus la fraude aux examens universitaires (Guibert_Michaut_2009).
  • Voir Guibert_Michaut_2009 pour une série d'autres facteurs moins importants.



Quels sont les facteurs contextuels favorisant la fraude ?

  • conditions de surveillance : les étudiants trichent davantage si le contexte y est plus favorable, en particulier si l’organisation et les conditions de surveillance le permettent (Guibert_Michaut_2009).
  • pourcentage de tricheurs dans la cohorte : "Ainsi les réseaux sociaux des étudiants, tout particulièrement la proportion de « tricheurs » connus personnellement, affectent significativement la probabilité de fraude aux examens. Ceux qui disent ne connaître aucun étudiant qui triche ne sont que 39,0 % à tricher alors que ceux dont l’entourage est composé de plus de la moitié de « tricheurs » sont 90,2 % à tricher." (Guibert_Michaut_2009).



Les sanctions sont-elles fréquentes ?

  • Très rares en France : "Sur (une estimation de$ 13 millions d’évaluations (pour les universités françaises), 1 300 cas de suspicions de fraude : peut-on réellement imaginer des étudiants si vertueux ?" (Mazodier Blemont et al 2012)



Pourquoi si peu de sanctions ?

  • surveillants pas toujours assez nombreux ou qualifiés (Mazodier Blemont et al 2012)
  • grande lourdeur de la procédure disciplinaire (en France, mais vrai chez nous également) - les autorités ne sont donc pas forcément saisies du dossier (Mazodier Blemont et al 2012)
  • "des « compréhensions » parfois coupables à l’égard du fraudeur, une indulgence pour l’immaturité, voire l’inventivité" (Mazodier Blemont et al 2012)
  • une absence de réflexion et de politique nationale sur le sujet (en France, mais vrai chez nous également) (Mazodier Blemont et al 2012)
  • "absence d’harmonisation entre ce qui est interdit et ce qui ne l’est pas, ce qui est sanctionnable et ce qui ne l’est pas" (Mazodier Blemont et al 2012)
  • "Peu d’informations sont données aux étudiants sur les sanctions possibles" (Mazodier Blemont et al 2012, 21)



Recommandations en matière de prévention

  • Adapter les sujets à la possibilité de fraude
  • Porter une attention particulière à la surveillance

Décrire les processus et les faire certifier Former les étudiants à éviter le plagiat Tenir compte de la disponibilité de la ressource documentaire dans l’évaluation Diffuser auprès de la communauté universitaire une politique commune de lutte contre le plagiat



Fraude dans les tests en ligne



Ressources

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Voir aussi