Askevis-Leherpeux 1990

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Croyance au surnaturel et instruction

1. Références

  • Référence complète APA : Askevis-Leherpeux, F. (1990). Croyance au surnaturel et instruction. Communications, 52, pp. 161-174.



2. Copies

  • Copie physique :



3. Mots-clés



4. Abstract

On trouve souvent énoncée, tant dans des textes de vulgarisation que dans certains écrits dits « savants », l'idée qu'une forte croyance au surnaturel irait de pair avec un faible niveau d'instruction ou un manque de formation scientifique. L'hypothèse est séduisante à plus d'un titre et vaut d'être examinée. C'est pourquoi nous passons ici en revue les travaux de ceux qui, psychologues ou sociologues, l'ont étudiée, en explicitant les arguments sur lesquels les uns et les autres fondent leurs attentes. Nous sommes ainsi conduits à considérer une autre interprétation pouvant rendre compte des résultats qu'ils obtiennent.


5. Résumé (facultatif)

  • Montre que la croyance : plus on est instruit moins on croit au surnaturel, au paranormal, etc., est FAUSSE. "Sociologues et psychologues s'accordent à rejeter l'hypothèse d'une relation linéaire entre niveau d'études et scepticisme." (p. 164). Pour une série de croyances (ovnis, astrologie, etc.), le taux de croyance est plus élevé après des études secondaires. Pour d'autres (paranormal, extraterrestres), il est plus élevé après des études supérieures.
  • Montre que l'adhésion a l'irrationnel n'est pas non plus liée à l'intelligence (p. 166).
  • Montre que la croyance : une formation scientifique (au sens de sciences dures) dissipe les croyances irrationnelles est globalement FAUSSE également. Il y a un léger effet formation scientifique mais faible, et certaines croyances sont renforcées au contraire par la formation scientifique (croyance en l'existence des extra-terrestres).
  • Même constat pour les rumeurs et les légendes urbaines.
  • Explication selon l'auteur :
    • Face aux évidences, nous devons admettre que pensée scientifique et pensée magique ne s'excluent pas, mais peuvent coexister.
    • Selon la théorie fonctionnaliste de Malinowski (1922), la magie a pour fonction de répondre à un besoin, un besoin de certitude et de prédictibilité : "la prédictibilité et le contrôle faisant partie des besoins immédiats, un manque de maîtrise crée un état de tension, de peur et d'anxiété auquel le recours à des pratiques magiques permet de mettre fin" (p. 170)
    • L'irrationnel aura donc plus de prises dans certaines circonstances (maladie, guerre,...), dans certaines professions plus exposées au risque (artistes, marins, mineurs, ...) ou dans certains groupes sociaux (classe moyenne qui est le lieu de plus d'incertitudes que les classes populaires ou les classes plus favorisées).


6. Voir aussi